Dérèglement climatique et maladies allergiques

Denis Charpin, professeur émérite à Aix-Marseille Université, président de l’Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA)

En ce qui concerne les pollens, les comptages effectués depuis plusieurs décennies permettent de fixer chaque année, pour chaque espèce végétale, les dates de pollinisation, et la quantité de pollens émis. Pour les arbres, la pollinisation débute plus tôt, mais sa date de terminaison est inchangée. Les pollens émis peuvent être avoir un potentiel allergisant accru. Pour les allergènes domestiques, on ne dispose pas d’études d’évolution des taux d’allergènes acariens dans les logements. Toutefois, on peut anticiper, du fait d’une hygrométrie croissante, une augmentation du taux de sensibilisation allergique et donc une augmentation des rhinites et asthmes allergiques. Par ailleurs, les inondations plus fréquentes et abondantes sont génératrices de développement de moisissures dans les logements, responsables de symptômes irritatifs, de rhinite et d’asthme.

Impact du changement climatique sur l'exposition aux polluants chimiques à l'intérieur des logements

Aya Mansouri, doctorante, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), Marne-la-Vallée, et Laboratoire des Sciences de l’Ingénieur pour l’Environnement (LaSIE) - UMR CNRS 7356, La Rochelle Université

Les composés organiques semi-volatils (COSV) sont des polluants chimiques présents dans l'air intérieur sous forme gazeuse ou dans les particules en suspension, mais aussi dans les poussières au sol. Ils peuvent contaminer par ingestion des enfants en bas âge. Le changement climatique, à travers différents processus physico-chimiques, peut impacter les concentrations de ces substances. Nous aborderons ces impacts pour les logements en Île-de-France, en mettant en lumière les interactions entre les conditions environnementales futures, les caractéristiques des bâtiments et les comportements des occupants. Nous utilisons une approche de modélisation intégrant des simulations thermiques, de flux d'air et de pollution chimique pour explorer ces dynamiques et leurs implications à l’horizon 2050.

Confort thermique et qualité de l’air intérieur : enjeux et perspectives face au changement climatique

Sihem Guernouti, chargée de recherche-HDR en physique des bâtiments et microclimat, Cerema, Nantes

Le changement climatique rend nécessaire une adaptation des bâtiments afin de mieux concilier confort thermique, qualité de l’air intérieur et efficacité énergétique. Cette intervention met en lumière les travaux du projet CREATIV (ConfoRt thErmique - quAliTé de l’aIr & Vague de chaleur), mené par le Cerema, les universités de Nantes et d’Angers, et le bureau d’études Tribu, avec le soutien de l’Ademe. L’objectif principal du projet est d’analyser les interactions entre les microclimats locaux, les comportements des occupants, et les performances des bâtiments en période de vagues de chaleur. Un volet expérimental conduit à Nantes met en évidence les relations entre les conditions climatiques extérieures, les concentrations de polluants, le confort thermique et la qualité de l’air intérieur. Nous présentons des résultats préliminaires et des perspectives pour l’amélioration des bâtiments face à ces enjeux.