Webinaires Les défis de l'adaptation


Quatre webinaires du 21 octobre 2022 au 20 janvier 2023.

Cette série de séminaires en ligne est organisée par l'ITE et l'UFR des sciences de la vie (UFR 927) de Sorbonne Université. Elle pourra être suivie par un appel à manifestations d'intérêts afin de construire des projets de recherche pluridisciplinaires reliant des problématiques biologiques et écologiques.

Public : chercheurs, doctorants, étudiants en Master, tous publics (de la L1 au chercheur émérite).

 

  • Du 21 oct. 2022 au 20 jan. 2023

  • 13:30 - 15:00

Programme

  • 21 octobre, 13h30-15h, Adaptation génétique et épigénétique aux changements climatiques et à la crise de la biodiversité
  • 25 novembre, 13h30-15h, Perturbateurs endocriniens, impacts sur l'environnement, impacts sur la santé humaine
  • 9 décembre, 13h30-15h, Réchauffement climatique, crise de la biodiversité : processus cognitifs, neurologiques et psychologiques à l'origine de la prise de décision
  • 20 janvier 2023, 13h30-15h, Biologie de synthèse, nouveaux usages du vivant et adaptation aux défis environnementaux

Webinaire N°4, Vendredi 20 janvier 2023, 13h30-15h

Biologie de synthèse, nouveaux usages du vivant et adaptation aux défis environnementaux

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Avec

Stéphane Lemaire, généticien et biochimiste moléculaire, directeur de recherche CNRS, Laboratoire de biologie computationnelle et quantitative, Sorbonne Université, directeur scientifique et co-fondateur de Biomemory

La biologie de synthèse : une révolution scientifique et industrielle
La biologie de synthèse (SynBio) est une nouvelle discipline qui vise à appliquer les principes de l'ingénierie aux systèmes biologiques. La SynBio permet d'aborder des questions fondamentales et technologiques en utilisant de nouvelles approches fondées à la fois sur la synthèse et l'analyse. Combinée à l’automatisation, la SynBio révolutionne la manière de mener des recherches fondamentales en biologie et ouvre de nouveaux champs de recherche. Elle est aussi au cœur de la quatrième révolution industrielle qui proposera un changement fondamental dans la façon dont nous vivons, travaillons et interagissons les uns avec les autres. Poussés par les défis environnementaux, les modes de production évoluent, et d’ici 10 à 20 ans, le « made by biology » pourrait couvrir tous les domaines, de la santé à l’alimentation en passant par l’énergie, le numérique ou la fabrication de nouveaux matériaux par le vivant. Tout comme la révolution digitale s’est massivement invitée dans notre quotidien, les biotechnologies d’aujourd’hui et de demain joueront un rôle majeur dans notre société.

 

Morgan Meyer, sociologue, directeur de recherche au CNRS, Centre de sociologie de l'innovation, Mines Paris - PSL - CNRS UMR 9217

Biologie de synthèse: enjeux sociaux et éthiques
Science à la fois prometteuse et controversée, la biologie de synthèse est d’actualité scientifique et politique. Elle se situe au croisement de la biologie et de l’ingénierie, et se donne pour but de créer de nouvelles fonctions biologiques. Parmi les applications de la biologie de synthèse, on peut mentionner : les biocarburants fabriqués à partir d’algues, l’amélioration des médicaments et vaccins mais aussi la fabrication de biosenseurs pour détecter des espèces pathogènes, ou bien encore la création de bactéries capables de dépolluer des milieux contaminés. Force est de constater que la biologie de synthèse continue à soulever des questions intéressantes quant à son hétérogénéité, son émergence, sa stabilisation et sa géographie. Mon hypothèse est que la biologie de synthèse peut être considérée comme un autre type de communauté scientifique. Elle s’affiche comme ouverte aux étudiants (à travers le concours iGEM), intéressée par le débat public, consciente de ses enjeux éthiques, fertile pour une valorisation marchande. La biologie de synthèse dessine non seulement une autre façon de faire de la science – en passant de l’analyse à la synthèse du vivant –, mais aussi une autre façon de faire communauté.

Webinaire n° 1, vendredi 21 octobre, 13h30-15h
L'adaptation génétique et épigénétique aux changements climatiques et à la crise de la biodiversité

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Avec :

Pierre de Villemereuil, écologue, Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB), Sorbonne Université / MNHN / École Pratique des Hautes Études / CNR
Les réponses adaptatives des populations naturelles aux changements globaux

Karine Casier, biologiste, Laboratoire de Biologie Moléculaire et Cellulaire des Eucaryotes, Institut de Biologie Physico-Chimique (IBPC), Sorbonne Université / CNRS
Température et dynamique des petits ARN non-codants

Jean-Michel Gibert, biologiste, UMR 7622 Biologie du Développement, Institut de biologie Paris-Seine (IBPS), Sorbonne Université / CNRS
Réponse génétique et épigénétique aux variations de la température: exemple de la pigmentation chez les drosophilidés

Webinaire n° 2, vendredi 25 novembre 2022, 13h30-15h
Perturbateurs endocriniens, impacts sur l'environnement, impacts sur la santé humaine

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Avec
Sakina Mhaouty Kodja, UMR 8246 - Neurosciences, IPBS, Sorbonne Université-CNRS
Perturbateurs endocriniens : quels effets sur le cerveau ?

Sylvie Babajko, UMR S1138 Environnement et pathologies orales, Centre de recherches des Cordeliers, Inserm, Université Paris Cité, Sorbonne Université
L'émail dentaire, un marqueur d'exposition aux perturbateurs endocriniens

Rémi Dumollard, Laboratoire de biologie du développement de Villefranche-sur-Mer (LBDV), Institut de la Mer de Villefranche (IMEV), Sorbonne Université - CNRS
La pollution marine aux perturbateurs endocriniens : une menace pour l'homme mais aussi pour la faune marine

Webinaire n° 3, vendredi 9 décembre, 13h30-15h
Réchauffement climatique, crise de la biodiversité.
Processus cognitifs, neurologiques et psychologiques à l'origine de la prise de décision

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Avec :

Jean Daunizeau, chercheur INSERM, co-directeur de l’équipe Motivation, Cerveau et Comportement à l’Institut du cerveau (ICM)

Les biais cognitifs : introduction
N’avons-nous pas tendance à trouver plus plausible une hypothèse qui nous plaît ? Au lieu de rechercher la contradiction, ne cherchons-nous pas des informations qui confirment notre point de vue ? Les biais cognitifs sont des mécanismes de la pensée qui induisent une déviation systématique du raisonnement logique et/ou du comportement rationnel. « Biais d’optimisme », « fléau de la connaissance », « effet de retour de flamme », « illusion du parieur », « surconfiance », « biais du risque zéro », « effet de halo », « effet Google », etc. : les biais cognitifs sont nombreux, présents dans la plupart des domaines de la décision, et, malgré leur potentielle nocivité (cf. scepticisme vis-à-vis de l'actualité écologique/climatique), ils sont très largement inconnus du grand public. Au cours des deux dernières décennies, la psychologie expérimentale a documenté et analysé un grand nombre de ces biais cognitifs, qui s’expriment généralement à l’insu du sujet. Cette présentation est une introduction didactique sur le sujet.

Karim N'Diaye, ingénieur de recherche CNRS, responsable de la Plateforme PRISME (études de la cognition et du comportement humains) à l'Institut du cerveau (ICM)

Terrasser les dragons de l'inaction climatique avec les sciences cognitives et comportementales
Le changement climatique constitue l'un des défis majeurs pour l'avenir de nos sociétés. Or, si le consensus politique est désormais acquis sur la réalité du phénomène, son évolution potentiellement catastrophique et son origine anthropique, les actions engagées pour l'enrayer restent très insuffisantes. Les autres sciences cognitives et comportementales peuvent aider à lutter contre ces « dragons de l'inaction » en identifiant les mécanismes psychologiques qui les sous-tendent et en proposant des méthodologies éprouvées (evidence-based) qui permettraient d'accélérer les changements comportementaux individuels mais aussi collectifs, nécessaires pour réaliser la transition écologique.

Gunnar Declerck et Stève Macraigne, enseignants-chercheurs en philosophie et épistémologie, COSTECH EA 2223 (Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques), Université de Technologie de Compiègne

Expliquer l’inertie face à l’urgence climatique et environnementale. Collapsologie, transition, catastrophisme éclairé
C’est presque devenu un poncif des discours contemporains sur l’urgence climatique et environnementale : il y a un décalage incommensurable entre la gravité de la situation qu’il nous faut affronter et la velléité des mesures qui sont prises pour tenter d’y remédier. Comme si nous refusions d’y croire. Une partie des arguments mis en avant par les chercheurs et activistes pour expliquer ce décalage consiste à pointer des mécanismes cognitifs, qui fonctionnent comme des obstacles ou des verrous à une prise de conscience – ou un passage à l’acte –, par exemple le mécanisme bien connu du déni ou des biais cognitifs comme le biais d’optimisme. Dans cette intervention, nous allons examiner un autre registre d’arguments susceptibles d’expliquer pourquoi nous ne réalisons pas la catastrophe, arguments qui sont issus des travaux de Jean-Pierre Dupuy et qui ont trait à ce que l’on peut appeler notre métaphysique. Ces arguments, sans porter sur nos mécanismes cognitifs en tant que tels, n’y sont pas totalement étrangers, puisqu’ils ont trait à la conception du monde – et en particulier du temps – qui sert de sol à nos processus de prise de décision et nos comportements vis-à-vis de l’avenir. Nous reviendrons à cette occasion sur la différence de position entre les collapsologues – qui prédisent l’effondrement prochain de la société thermo-industrielle – et les partisans de la transition – qui estiment que le pire peut encore évité et que nous pouvons préserver, à quelques ajustements près, nos modes de vie.